Dans les coulisses de la fabrication des Bijoux RÉUNI au coeur de la Toscane

R : Comment s’est déroulée la collaboration avec RÉUNI ? 

MC : Le déroulement d’une collaboration se passe de la même manière avec tous nos clients. Tout d’abord on reçoit les premiers dessins du designer ou du responsable produit de la marque. Puis, on discute autour des contraintes de faisabilité, notamment sur le poids de la pièce, les dimensions, les formes. On fait des corrections en fonction de ces paramètres pour obtenir le meilleur produit possible. Ensuite on confirme le modèle auprès de la marque et on commence à produire les prototypes. J’envoie les dessins aux équipes et ils essaient de les retranscrire en volume. Il y a deux façons de travailler. La première possibilité, c’est de mouler les pièces. La deuxième option est plus précise sur les détails en métal et donc optimale : on utilise des machines CNC (ndlr. commande numérique par ordinateur). Pour RÉUNI, tous les prototypes ont été réalisés avec ce type de machine. Nos machines de production se trouvent dans notre manufacture et nous ne faisons pas sous-traiter nos productions. Je suis d’ailleurs ravi de pouvoir accueillir l’équipe RÉUNI pour montrer les coulisses et vous faire comprendre tout le processus. 

R : Quelle est l’étape suivante une fois que vous obtenez la forme voulue ? 

MC : Quand on a le premier échantillon, on l’envoie dans d’autres services pour des actions spécifiques comme la soudure ou le polissage. Puis, on grave le logo et quand le produit est prêt, on l’envoie au service de galvanisation pour les finitions. Dans notre manufacture, on peut obtenir n’importe quelles finitions existantes sur le marché. Enfin, s’il n’y a pas besoin d’y ajouter d’autres éléments comme des pierres ou du cuir, on envoie directement la pièce au client.

R : Revenons sur le processus de sourcing, d’où viennent les métaux que vous utilisez ?

MC : Nous avons plusieurs fournisseurs pour la matière brute. Elle peut provenir d’Allemagne, d’Afrique ou parfois d’Angleterre, tout dépend de l’épaisseur que l’on souhaite avoir et du type de métal (laiton, bronze, acier, aluminium ou argent). Chacun de nos fournisseurs sont certifiés Responsible Jewellery Council. Le laiton utilisé pour les bijoux de RÉUNI provient d’Europe, plutôt d’Allemagne ou des pays du Nord. Nous pourrons vous confirmer le pays d’origine au moment de la production. 

R : Notre laiton, le métal que nous utilisons pour les Bijoux RÉUNI, n'est pas recyclé ? 

MC : Non, parce que nous sommes en Europe. En Europe, nous avons des normes très strictes nommées REACH qui protègent notamment la santé des Hommes. Afin de garantir la sécurité des Hommes, il est interdit en Europe, d'utiliser des matériaux/métaux recyclés car ils pourraient contenir du plomb qui est strictement interdit. En revanche, le laiton "perdu" pendant la production est entièrement récupéré et réutilisé. Comme on travaille avec des machines CNC, tous les matériaux avec lesquels on travaille sont recyclés. Si une marque dit qu'elle utilise du métal recyclé (excepté pour l’or et l’argent), c'est faux ou alors elle ne produit pas en Europe.

R : Concernant les traitements comme la galvanisation, quel est le processus ? 

MC : Tous les produits sont fixés sur un cadre avec un fil de cuivre qui est conductible. Cela permet de faire circuler l’électricité sur le cadre et sur donc les bijoux. Lorsque l’on plonge ce cadre dans ce bain, cela attire le métal (l’or, le palladium, le rhodium…) et tous les produits sont recouverts par le produit métallique. C’est un peu comme un aimant qui permet d’obtenir une finition nette à la surface. Bien sûr, tous les produits utilisés pour le bain de galvanisation sont réutilisés et recyclés par nos partenaires locaux.

R : Quels matériaux utilisez-vous pour les bijoux de RÉUNI lors de la galvanisation ?

MC : La première couche correspond à celle du cuivre, 2 microns. C’est la principale couche à appliquer sur l’ensemble de la pièce car cela recouvre les potentielles aspérités du métal. Puis on applique une fine couche de bronze qui permet de préparer à l’apprêt du matériau précieux. Et enfin, on applique l'or et le palladium. Pour RÉUNI, la quantité d’or et de palladium correspond à 0,8 micron. Cette couche doit être suffisamment épaisse pour recouvrir la pièce et donc la faire durer dans le temps. En effet, son épaisseur détermine la qualité du produit et sa capacité à résister aux éléments extérieurs. Plus la couche est épaisse, plus le bijou sera résistant.

R : Nous avons choisi une quantité de 0.8 micron, est-ce un gage de longévité pour nos bijoux ? 

MC : Oui la quantité choisie pour la couche est suffisante. A titre de comparaison, les grandes marques de luxe montent rarement au-dessus de 0,5 micron.

R : Quels conseils donneriez-vous à nos clientes pour prendre soin de leurs bijoux et leur assurer une longévité ?

MC : Il faut avoir en tête que ce n’est pas un bijou en or ou en argent massif. Le bijou reste intact pendant quelques année mais il faut que les clientes en prennent soin. Il y a quelques gestes simples à respecter : éviter de faire la vaisselle avec ses bagues ou bracelets, éviter les bains de mer, ranger chaque pièce séparément pour éviter l'abrasion causée par d'autres bijoux, appliquer gel sanitaire, parfums ou cosmétiques avant de porter son bijou et prévoir un temps de séchage suffisant pour éviter tout contact direct avec le bijou. Si vous respectez ses petites règles de bon sens, vous garderez votre bijou de longues années. 

R : Quels sont vos engagements responsables en tant qu’entreprise ?

MC : Comme je disais, nos matières premières sont certifiées Responsible Jewellery Council, nous veillons à recycler autant que possible nos matières premières, 100% des étapes de fabrication sont réalisées dans nos ateliers, ici en Toscane, en Italie, en Europe. On sait que l'Europe en termes de traitement des déchets et des eaux usées est la région du monde la plus sévère en la matière. Nous avons pour projet, comme vous, de devenir une entreprise certifiée B-Corp. Chez Testi nous sommes très sensibles aux enjeux environnementaux, autant que nos clients, nous devons travailler d'avantage et plus rapidement encore sur cette question de responsabilité.