L’hiver arrive à grand pas. Vous avez peut-être déjà eu ce réflexe de ressortir votre vestiaire de saison : gros pulls, pantalons épais et veste en laine sans oublier les bottines !
Pour Réuni, il s’agit de notre toute première paire. Notre directrice artistique Alice ayant précédemment travaillé dans ce secteur se confronte chaque année à la même problématique : comment trouver LA paire de bottines idéale ? Celle qui ne s’use pas trop vite, celle qui ira avec un pantalon ajusté comme avec un jean droit, celle qui ne fait pas mal au pied après une journée de travail ou une soirée entre amies...
Alors on s’est lancé le défi de répondre à cette question, et la réponse se trouve dans les Chelsea Boots.
On a décidé de vous faire rencontrer ceux qui nous ont aidés à concevoir la paire qui, nous l’espérons, vous tiendra dans le temps et qui habillera avec élégance et confort vos tenues du quotidien.
Camille Laupin a travaillé en tant que designer chaussures pour de grandes maisons. Aujourd’hui elle a sa propre entreprise : Numero Studio et c’est avec elle que nous avons pensé le design de la bottine. Pour la fabrication, elle nous a emmenés voir les meilleurs sur le marché du luxe. Direction le Portugal où Nicolas Frenot, commercial chez Vitorino nous a longuement conseillés et accompagnés sur la fabrication de ce modèle.
Une conversation également à retrouver en version podcast :
Les Chelsea Boots sont en précommande dès le 23 novembre à 8h00.
Adrien (RÉUNI) : Aujourd’hui on revient sur le processus de création des Chelsea Boots. Pour cela, je suis accompagné d’Alice, la directrice artistique de Réuni. Alice, pourrais-tu nous expliquer quel était le brief de nos clientes à travers nos questionnaires ?
Alice (RÉUNI) : En partant du questionnaire, je me suis rendue compte que je n’étais pas toute seule à rencontrer ces problématiques.
Généralement, la bottine est toujours un sujet parce qu’on passe beaucoup de temps à la chercher. On n'arrive pas à trouver la paire idéale.
C’est-à-dire une bottine qui va tenir dans le temps, avec une semelle assez épaisse, qui est confortable, qui a du talon mais pas trop et qui a un beau cuir qui se plie et se patine là où il faut. Tous les hivers je partais en quête d’une bottine. Au mois de septembre, c’est toujours là où je cherchais et souvent le bout était trop étroit, la semelle trop fine donc elle s'abîmait, le talon trop gros, haut, bas ou fin, il y a le manque de confort et souvent une surpiqure étrange en zigzag ou un patch argenté. C’est très compliqué de trouver une bottine simple qui va tenir. J’ai retrouvé toutes ces problématiques dans nos questionnaires. On a identifié une typologie qui ressortait du lot, c’est-à-dire un archétype. On a proposé les Chelsea Boots (qui ont la particularité d’avoir deux élastiques sur le côté) une bottine à lacet, une zippée, et une jodhpur avec un système de sangle. La Chelsea est arrivée en premier parce que c’est la chaussure pratique par excellence. Elle s’enfile facilement et elle est passe-partout. Elle devait être confortable, avoir un talon de 5 cm et une semelle assez épaisse pour être résistante. Il fallait que le tube soit serré, près de la cheville, un beau cuir, des élastiques résistants et une belle façon.
Adrien : Quel était le brief autour du talon ?
Alice : On a choisi 5 cm de hauteur. Chez les Chelsea Boots, on a deux typologies de talon. Soit on a une semelle très épaisse en gomme confortable mais pas très élégante et massive. Ou alors on a des Chelsea Boots sophistiquées avec des talons très hauts et c’est dur de trouver un entre deux.
Adrien : Peux-tu nous ré-expliquer ton parcours qui est fortement lié à cet univers ?
Alice : À l’origine, j’étais designer accessoires, je faisais les sacs à main, les petites pièces en maille, les chaussures, les bijoux et même la papeterie. Parmi toutes ces catégories, la chaussure me plaisait le plus parce qu’elle est à part entière et son impact sur une silhouette est vraiment déterminant. On ne peut pas mettre n’importe quelles chaussures avec n’importe quel look. La chaussure est vraiment importante et techniquement c’est aussi intéressant parce que c’est très compliqué à réaliser. Il y a plein de techniques à prendre en compte, parce que c’est une partie du corps très fragile. On ne peut pas mettre des coutures n’importe où. Il faut faire attention aux orteils, aux malléoles… L’aspect à la fois technique et ‘objet’ me plaisait beaucoup donc j’ai eu envie de devenir uniquement designer chaussure. J’ai exercé pendant 2 ans chez Céline où j’ai pu aller dans les usines et rencontrer tous ces chausseurs. Des formiers à ceux qui font les patronages et moulent la chaussure. Ce sont des ateliers où la chaussure est faite à la chaîne ; c’est-à-dire qu’il y a un circuit où elle tourne autour de l’usine entre les différents postes.
Adrien : Quel était ton brief ?
Alice : J’ai eu beaucoup de mal à trouver la chaussure idéale et quand on devient designer chaussure on devient encore plus exigeante ! J’avais envie de travailler autour d’une bottine résistante, intemporelle et qui tienne dans le temps au fil des hivers. Il fallait qu’il y ait des lignes fortes. Avec Camille, la designer chaussure, on s’est fixé l’objectif d’avoir de belles lignes épurées. Dans notre jargon de la chaussure, on dirait ‘racée’, soit des lignes fortes et efficaces et cela passe à travers la ligne du talon qui est biseautée à l’arrière et par la cambrure de la chaussure. Cette dernière est très particulière parce qu’elle est douce et nette donc elle fait un joli profil et un beau pied. Il fallait trouver un bout à moitié rond et en amande pour affiner le pied et qui soit adapté à toutes les morphologies de pieds. On a aussi un travail de surpiqûre, de baguette arrière, de lignes sur l’élastique.
Adrien : Pour faire les Chelsea Boots, on a été accompagnés par Camille Laupin, designer chaussure. Camille pourrais-tu te présenter ?
Camille Laupin : J’ai 32 ans. J’ai travaillé en intégré pour différentes marques. Il y a trois ans j’ai créé Numéro Studio qui est spécialisé dans la chaussure.
Adrien : Quel a été ton parcours ?
Camille Laupin : J’ai fait l’École Duperré en mode et j’ai fait une formation de coloriste matiériste. Avant cela, j’étais en école d’architecture mais ça a été un échec. Il y avait cette quête d’un produit à la fois technique et beau que je n’arrivais pas vraiment à trouver. J’ai donc fait un premier stage chez Pierre Hardy pour l’accompagner sur le bijoux. C’est là-bas que je suis tombée amoureuse de la chaussure. Je suis aussi partie en Erasmus à Budapest et je me suis retrouvée dans une école de design avec une section autour des métiers de l’artisanat et à ce moment-là, tout le monde devait exprimer ses envies. Il restait une place pour l’atelier chaussure et c’est là que je me suis retrouvée. J’ai rencontré un artisan qui était hongrois et qui ne parlait pas un mot d’anglais, comme moi d’ailleurs. En communiquant avec les mains, il m’a appris à fabriquer des chaussures en six mois. Ça a été une vraie histoire d’amour autour de la chaussure. Puis, j’ai fait un second stage chez &Other Stories où j’accompagnais tous les designers accessoires. Puis je suis rentrée chez David Tourniaire qui est quelqu’un de très reconnu dans le secteur. C’est un peu le Dieu de la chaussure. Il m’a embarqué en Italie et j’ai travaillé sur différents projets. Par la suite, j’ai travaillé chez Isabel Marant pendant deux ans. À l’époque c’était une petite équipe et le rythme était très intense. J’ai appris à faire une collection équilibrée tout en gardant son identité, c’est là où j’ai rencontré Vitorino. Puis j’ai été chez Céline sous l’ère de Phoebe Philo et j’ai rencontré Alice. Je me suis éclatée parce qu’il y avait de la couleur et de la matière. Tout ce que j'aimais en somme. J’ai eu d’autres ambitions, je voulais faire mon travail tout aussi bien, avec des enfants qui grandissent et un mari.
Adrien : C’est ce qui t'a poussée à créer ton propre studio pour être consultante et accompagner plein de marques, petites comme plus grandes. D’ailleurs tu continues de travailler pour Isabel Marant ?
Camille Laupin : Oui je continue de collaborer avec elle, c’est super de voir qu’on peut faire un passage en interne et que l’on peut revenir avec d’autres expériences en étant en freelance. C’est un statut génial.
Adrien : Qu’est-ce que la Chelsea Boots et comment l'a-t-on pensée ?
Camille Laupin : J’ai l’impression que dans les questionnaires, il y avait un problème de qualité et de confort. Pour la qualité, cela concerne la matière et la fabrication et pour le confort, il s’agit d’un problème de chaussures trop hautes ou trop basses. Il y avait aussi des remarques en termes de style et de porté.
Adrien : En termes de design, quel était le brief ?
Camille Laupin : Il fallait faire quelque chose de facile, qui puisse être porté avec tout mais aussi apporter un twist avec la signature Réuni.
Adrien : Quelles ont été les étapes de conception ?
Camille Laupin : Pour Réuni, le projet a fonctionné à l’envers parce que l’usine était l’élément fondamental.
Généralement, la bottine est toujours un sujet parce qu’on passe beaucoup de temps à la chercher. On n'arrive pas à trouver la paire idéale.
Du coup on a commencé par choisir l’usine parfaite. On s’est tourné vers Nicolas Frenot qui est l’agent de l’usine Vitorino basée au Portugal. On s’est tourné vers eux et on leur a montré ce qu’on voulait faire. En fonction des réponses apportées, on a commencé à définir le design. On a proposé des images d’inspiration sur l’attitude que devait avoir le modèle. On s’est posé la question sur le type de bout : rond, carré, allongé, mais aussi sur l’allure de la jambe. Puis on est rentrés dans le détail toujours avec des images sur des détails spécifiques, comme l’élastique, la signature, la piqûre, le marquage…
Adrien : Comment s’y est-on pris pour ajouter ce twist ?
Camille Laupin : Il n’y a pas un twist, mais plusieurs. Par exemple, on est partis d’une forme traditionnelle mais on a choisi de lui donner "des joues" qui ressortent pour lui donner du confort et un côté cool sur la pointe. Pour le haut de la forme, on a fait quelque chose d’élevé et assez ajusté parce que Réuni est une marque avant tout féminine et élégante. Pour le talon, on est partis d’un format aussi basique et droit où on est venus travailler des angles qui font que quand on tourne, le talon prend la lumière et cela donne un look différent entre l’arrière et le profil. La hauteur du tube correspond à la largeur parfaite pour convenir avec le pantalon ou le jean Réuni par exemple. Derrière, on est venus signer de manière discrète le même embossage que sur les sacs. On a piqué toute la chaussure avec deux lignes de piqûre différente : une classique avec un point large, et l’autre plus large qui reprend la piqûre sur les sacs.
Adrien : J’ai appris plein de nouveaux termes en travaillant sur ce produit. Je ne me rendais pas compte à quel point c’était technique. Comment a-t-on travaillé avec notre fabricant la mise au point d’un pied ?
Camille Laupin : Oui c’est très technique car il y a cet aspect de confort qui est plus important que le style. Quand notre usine Vitorino nous a donné toutes ces informations, on a commencé par travailler la forme. On a combiné nos cahiers des charges pour faire en sorte que notre produit aille à un maximum de femme, comme pour le jean.
Adrien : Ensuite vient l’étape du prototype…
Camille Laupin : Généralement on voit la forme, c’est un pied en plastique qui va définir les grands traits de la chaussure. On va tirer le cuir et monter la chaussure dessus. On voit ce qui nous plaît et on réalise un premier prototype pour y mettre son pied. Il y a beaucoup de travail à partir de cette étape parce qu’il y a des commentaires de structures, d’épaisseurs de semelles et de talons. On a notamment retravaillé la hauteur de la chaussure et on a réduit la cambrure pour un confort garanti. Il y a eu trois ou quatre prototypes jusqu’à la réalisation d’une paire qu’on a testée à l’usure du quotidien pour voir comment elle réagissait.
Adrien : Ça fait plusieurs mois qu’on les teste autour de notre entourage et tu en fais partie...
Camille Laupin : Oui je les ai beaucoup portées parce que je tiens à ce que ce soit parfait et aussi parce que c’est confortable.
Les essais sont très importants mais malheureusement on ne prend pas le temps de le faire à cause du calendrier de la mode.
Pour vous on l’a fait sur un temps long et sur différents types de pieds.
Adrien : On a mis combien de temps pour la mettre au point ?
Camille Laupin : Je crois que ça fait huit ou neuf mois que l’on travaille activement.
Adrien : En ayant travaillé dans la chaussure depuis longtemps, que penses-tu de ce modèle en toute objectivité ?
Camille Laupin : J’en suis très fière parce qu’il est réalisé dans les conditions dans lesquelles toutes les chaussures devraient être faites, sans parler du style.
On met enfin l’usine et les gens au centre d’un projet.
Même en termes de forme, on a vraiment réussi à faire quelque chose où on sait qu’on peut sauter dedans le matin sans faire d’erreur. C’est aussi à l’image de l’ensemble de votre vestiaire. Ça me fait du bien de faire ce genre de projet.
Adrien : Je suis à présent avec Nicolas de Vitorino, pourrais-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?
Nicolas F. : Ça fait plus de 8 ans que je travaille pour Vitorino, une société de fabrication de souliers basée au Portugal. Je travaille avec eux en tant que développeur et commercial. Je suis en lien permanent avec les clients basés en France sur le développement jusqu’à la fabrication. L’objectif est d’avoir des relations rapprochées avec les clients pour monter des partenariats forts. Donc je vais régulièrement au Portugal pour lancer tous les projets que j’ai. On vous a invités ce qui montre que nous travaillons en transparence totale. Nous n’avons rien à cacher.
On essaie de livrer un très bon service, une proximité et une communication permanente avec les clients.
Les portes sont ouvertes tous les jours pour suivre le processus.
Adrien : Pourrais-tu nous donner l’historique de Vitorino et nous dire en quoi il s’agit de la meilleure usine pour développer les Chelsea Boots ?
Nicolas F. : Très objectivement, je pense qu’au niveau fabrication haut de gamme, Vitorino est sûrement l’un des meilleurs, voire le meilleur, parce qu'il s'agit avant tout d’une entreprise familiale. Elle est tenue par M. Vitorino Coelho depuis 1982. Avant il s’occupait avec son frère de l’entreprise familiale tenue par leur père et pour diverses raisons ils ont souhaité travailler différemment. Aujourd’hui il passe le relais à ses fils qui sont en permanence sur le site. L’entreprise compte environ 150 salariés, elle est extrêmement bien équipée et ils investissent en permanence.
L’intégralité des processus de fabrication sont contrôlés : sur toute la chaîne, chaque opération est réalisée par des artisans intégrés et non pas par des sous-traitants.
Adrien : On entend souvent que la chaussure doit être réalisée en Italie. J’aimerais bien comprendre pourquoi ce n’est pas une vérité absolue…
Nicolas F. : Je pense que le crédit du Made in Italy est dû à l’histoire. En France, on a quasiment perdu cet héritage mais l’histoire de la chaussure dans le temps est surtout basée en Italie. Le Portugal est un pays de chaussures mais qui avait une connotation plus masculine et plus bas de gamme que les Italiens. Chez Vitorino, cela fait des années que l’on travaille pour monter en gamme. Au niveau des développements et des mises au point, je pense qu’on a acquis toute la sensibilité que peuvent avoir les Italiens et en ce qui concerne nos composants, la plupart sont italiens. On a un réseau de sous-traitants pour nos composants qui est vraiment à la hauteur. On achète les fibres et les matières pour enrober les talons en Italie. Il y a une culture de la chaussure au Portugal qui n’a peut-être pas la même image que la chaussure italienne mais je pense qu’avec tous nos sous-traitants, avec la précision qu’on a dans les développements, un atelier comme Vitorino en est très proche. On est très fier du Made in Portugal et on travaille avec de grandes marques de luxe qui sont aussi fières de distribuer leurs produits avec ce label.
Adrien : Pourquoi avez-vous accepté de travailler avec Réuni ?
Nicolas F. : Je pense que l’approche de la culture que vous avez eue a été extrêmement intéressante. Pour chacun des produits que vous développez, vous avez choisi une designer spécialisée, Camille Laupin en l'occurrence. Ce processus avec une attention particulière pour la chaussure autant de notre côté que du côté de Réuni et la volonté de travailler en tant que véritables partenaires a beaucoup joué. Il n’y a pas de petits ou de grands chez Vitorino. On travaille avec des grandes marques où les quantités varient mais on travaille aussi avec des marques plus petites en volume mais pas plus petites dans l’approche que l’on a.
Quand on décide de travailler avec quelqu’un, c’est surtout pour l’aspect humain et l'approche qu’il a du produit.
Vous avez un positionnement élevé parce que vous avez mis de très bons composants pour la Chelsea Boots.
Adrien : Comment a-t-on procédé pour mettre au point ce prototype ?
Nicolas F. : Quand je suis arrivé sur le projet, j’avais un brief très précis pour le design et le dessin. La seule chose qu’on a un peu mieux précisé ce sont les formes en partant sur des vintages et différents volumes. On a proposé un bout de forme et une hauteur de talon qu’on a présentés pour monter un pied. On a défini le premier ensemble avant de se préoccuper des détails du dessin de la semelle. Une fois que cela a été fait, on a monté le cuir sur le pied pour le faire valider et en même temps on a réalisé un premier modèle basé sur les dessins de Camille. Puis ça a été de nombreux allers-retours sur les autres caractéristiques. On a pu travailler sur le confort pendant l’essayage. Vous l’avez testée de votre côté et nous l’avons aussi validée en usine parce qu’on a des références de pieds personnels. Ce processus a été fait assez rapidement. Pour la semelle, là aussi l’exigence s’est jouée sur le confort. Chez Vitorino on utilise une forme de montage qui est comme une colonne vertébrale. On a travaillé sur une semelle en cuir assez épaisse sur-injectée en gomme à l’avant. On a compensé l’intérieur pour alléger le poids et pour la rendre plus souple. On a retravaillé le volume du talon afin d’avoir un talon conventionnel en volume mais très subtil. Vous avez choisi parmi toutes nos qualités d’élastiques et on a refait un prototype. Ça a pris l’équivalent de quatre semaines.
Adrien : C’est long mais vous avez été rapides.
Nicolas F. : Ce qui a été super dans votre fonctionnement, c’est qu’il fallait le faire bien mais avec du temps. Vous aviez démarré le travail de développement bien en amont. On a aussi choisi les coloris et les qualités de cuir sourcés chez notre tanneur italien que l’on connaît très bien. On vous a proposé un coloris cognac et on a fait développé la forme spécifiquement pour ce coloris. Pour le noir c’était plus facile. Ce qu’on a le plus retravaillé, ce sont les détails tels que la baguette arrière de la chaussure avec le “R” estampé, la distance entre les piqûres, la taille de fil et le passant.
Adrien : Qu’est-ce qui fait une bonne chaussure selon toi ?
Nicolas F. : Je pense que c’est la qualité de la cambrure et les valeurs chaussantes. Tout ce qui se passe en intrinsèque dans la tige entre le devant de la chaussure et la doublure, ce sont des choses que l’on fait extrêmement bien chez nous. On met beaucoup de renforts pour éviter que ça se déforme dans le temps. Globalement, on fait des chaussures confortables pour nos clients. La vôtre est très confortable car il y a une bonne valeur chaussante.
Adrien : Sur le sourcing, tu parlais d’une tannerie, qu’en est-il des autres composantes ?
Nicolas F. : Pour les composants, ils sont soit italiens, soit d’Europe proche. On travaille qu’avec des cuirs de chez CMC, le fournisseur de croupons de cuir le plus qualitatif qu’on utilise pour faire les semelles.
Adrien : Il y a un point important chez Réuni qui concerne la certification, comment cela se passe dans votre usine ?
Nicolas F. : C’est un service qui ne fait que grandir chez nous.
Vitorino répond à tous les audits qui peuvent exister au niveau social et environnemental.
C’est admirable chez Réuni parce que c’est un investissement important. Déjà quand on parlait des sélections de matières, vous avez demandé les certifications. On vous a garanti que les cuirs choisis respectaient la norme REACH. Il y a aussi la certification Leather Working Group qui fait des audits sur les questions sociales et énergétiques. De plus, vous avez investi dans une banque de tests technologiques dans un laboratoire au Portugal. Vous avez choisi huit tests pour voir la résistance dans le temps en faisant des tests physiques et chimiques pour le cuir et la doublure. Ça fait déjà longtemps que nous faisons attention au traitement des déchets, au bien-être des gens et cet esprit a bien collé avec votre démarche.
Adrien : Qu’en penses-tu de ces Chelsea Boots ?
Nicolas F. : De manière objective, je pense que c’est un produit très actuel. La cambrure est extrêmement confortable. J’aime bien la forme parce que le volume est juste et le talon, qu’on appelle un talon cubain, a une subtilité à l’arrière. La Chelsea Boots est un modèle idéal parce qu’il chausse tout le monde contrairement au modèle tube. C’est un bon compromis en termes de demande de marché actuel, de la cambrure et du volume qui est fait. J’espère qu’il plaira à vos clientes.
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